Le chiffrement de bout en bout en 3 points clés
ABC du chiffrement
Protéger ses données contre tout type d’attaque

Le chiffrement de bout en bout est le seul moyen d’assurer l’intégrité des données même en cas de compromission. Il assure leur protection qu’elles soient au repos, en transit ou en traitement. Explications.
Qu’est-ce que le chiffrement de bout en bout ?
20%, c’est l’augmentation du nombre de violations de données notifiées à la CNIL entre 2024 et 2025. Au-delà de cette hausse notable, la recrudescence des fuites de données de grande ampleur surprend. Le nombre de violations touchant plus d’un million d’individus a ainsi doublé en un an.
Quelle que soit son ampleur, une violation de données n’a jamais rien d’anodin pour l’organisation victime. Perte de chiffre d’affaires, atteinte à l’image… Elle entraîne des conséquences plus ou moins graves sur le plan financier, opérationnel, réputationnel, judiciaire ou réglementaire.
Le chiffrement de bout en bout (E2EE – end-to-end encryption) est le seul moyen de garantir l’intégrité des données même en cas de compromission. Il consiste à transformer des données lisibles (contenu en clair) en un format illisible (contenu chiffré) grâce à des clés de chiffrement. Ces clés sont uniquement accessibles aux parties communicantes.
Les clés de chiffrement jouent un rôle crucial dans la sécurité des données. Il s’agit donc de les choisir avec précaution. Parmi les critères de sélection, on retiendra la longueur de la clé, le choix de l’algorithme, sa configuration, son renouvellement….
Le chiffrement de bout en bout repose, entre autres, sur la cryptographie asymétrique. Dans ce cas, deux clés distinctes sont utilisées : une clé publique pour chiffrer les données et une clé privée pour les déchiffrer, conservée secrète par le seul destinataire. Lorsqu’un utilisateur installe une application ou un service de chiffrement de bout en bout, une paire de clés cryptographiques est générée (publique et privée).
Le chiffrement de bout en bout protège efficacement contre les fuites, les interceptions par des tiers et les attaques de type « man-in-the-middle ». Ce type de chiffrement est particulièrement adapté à des communications entre deux personnes ou deux entités et requiert généralement l’installation de logiciels dédiés sur le terminal de chaque utilisateur.
Même si le contenu tombe entre de mauvaises mains, il reste illisible et donc inexploitable sans la clé de déchiffrement ad hoc. Ce qui rend vaine toute tentative d’exfiltration des données.
Pourquoi recourir au chiffrement de bout en bout ?
Contrairement à d’autres formes de chiffrement (chiffrement en transit, chiffrement de disque…) qui peuvent être vulnérables lors du traitement ou du stockage des données, le chiffrement de bout en bout protège les données sensibles dans leurs trois états – au repos, en transit ou en traitement -, y compris sur des réseaux non sécurisés.
Il est un des principes recommandés dans le modèle Zero Trust. Le cadre réglementaire et notamment la directive européenne NIS2 encouragent son adoption.
Attention, des fournisseurs Cloud prétendent – à tort – recourir au chiffrement de bout en bout, mais se limitent aux données au repos (stockées) ou en transit (circulant sur les réseaux). Au-delà des effets d’annonces, les garanties offertes par les GAFAM pour sécuriser les échanges sur leurs messageries ou leurs réseaux sociaux sont régulièrement remises en question.
Les limites du chiffrement de bout en bout
Quand l’un des appareils utilisés par les correspondants est compromis, par exemple par un logiciel malveillant, un attaquant peut accéder aux messages avant leur chiffrement ou après leur déchiffrement.
En ce qui concerne l’environnement Cloud, bien que le contenu des messages soit sécurisé, des métadonnées telles que les identités des correspondants, l’horodatage et la taille des messages peuvent être accessibles aux fournisseurs de services Cloud ou à des tiers et être potentiellement exploitées.
La mise en œuvre du chiffrement de bout en bout nécessite une gestion rigoureuse des clés (génération, stockage, rotation). Une erreur peut compromettre la sécurité du système. De même, une mauvaise intégration de l’E2EE ou sa mauvaise utilisation, comme le partage incorrect de clés, peut entraîner des erreurs.
Dans un futur plus ou moins lointain, l’ordinateur quantique pourrait « casser » les algorithmes de cryptographie asymétrique à clé publique, comme RSA, et affaiblir ceux de cryptographie symétrique AES.
Le chiffrement de bout en bout représente aujourd’hui une solution fiable pour protéger les données sensibles, dans un contexte de multiplication des violations de données. Il offre une protection optimale en sécurisant les informations à chaque étape de leur cycle de vie. Son adoption croissante, soutenue par les nouvelles réglementations, témoigne de son rôle central dans la stratégie de cybersécurité des organisations.
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Le chiffrement de bout en bout est un mécanisme de sécurité qui garantit que seuls l’expéditeur et le destinataire d’un message puissent accéder à son contenu. Les données sont chiffrées depuis le terminal de l’expéditeur à l’aide d’une clé, puis transitent, de manière illisible, à travers les réseaux et serveurs intermédiaires. Seul l’appareil du destinataire, possédant la clé de déchiffrement, peut lire le message en clair.
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Certaines plateformes proposent nativement le chiffrement de bout en bout. Le mode désactivation varie d’une solution à l’autre. Il faut généralement aller dans les onglets « paramètres » puis « confidentialité et sécurité ». Tous les services de chiffrement ne sont pas désactivables. WhatsApp permet d’arrêter le chiffrement des sauvegardes et Zoom celui des réunions. Signal ne permet pas de désactiver le chiffrement, initié par défaut.