Les clés de chiffrement en 5 points
ABC du chiffrement
Comprendre les clés de chiffrement : définition, types et usages

Les clés de chiffrement font partie de la panoplie d’outils dont disposent les entreprises pour sécuriser leurs données. Elles permettent d’assurer la protection de mails, de fichiers ou de transactions en ligne. Leur robustesse repose, pour la plupart d’entre elles, sur l’impossibilité actuelle de résoudre certains problèmes mathématiques complexes.
Qu’est-ce qu’une clé de chiffrement ?
Une clé de chiffrement est un outil numérique qui permet de convertir des informations lisibles en un format crypté, les rendant ainsi illisibles pour quiconque n’a pas la clé appropriée. En d’autres termes, c’est comme une clé physique qui verrouille et déverrouille des informations sensibles.
Le chiffrement est essentiel pour protéger nos données personnelles et professionnelles contre les personnes malveillantes. Que ce soit pour la protection des emails, des fichiers sensibles ou des transactions en ligne, le chiffrement joue un rôle clé dans la sécurité des communications numériques.
Clé de chiffrement : à ne pas confondre avec signature numérique, authentification, mot de passe
- Les clés de signature numérique garantissent l’intégrité et l’authenticité des documents en s’assurant qu’ils n’ont pas été modifiés après signature.
- Les clés d’authentification, utilisées dans des protocoles de sécurité, servent à prouver l’identité des utilisateurs ou appareils lors de connexions sécurisées.
- Les mots de passe, quant à eux, permettent de limiter l’accès à un système ou à un compte.
Deux types de clés de chiffrement : symétriques et asymétriques
Les clés de chiffrement peuvent être de deux types : symétrique ou asymétrique.
Les clés symétriques (également appelées cryptographie conventionnelle ou à clé secrète) utilisent une seule clé pour chiffrer et déchiffrer les données, ce qui signifie que la même clé doit être partagée entre les parties impliquées.
Les clés asymétriques (cryptographie à clé publique) utilisent une clé publique pour chiffrer les données et une clé privée pour les déchiffrer. Ces deux clés sont extrêmement complémentaires : une clé privée correspond à une seule clé publique, et inversement.
Les clés symétriques sont plus rapides à utiliser que les clés asymétriques, car elles nécessitent moins de ressources de calcul. Cela les rend particulièrement adaptées pour des volumes importants de données, comme le chiffrement de bases de données.
À l’inverse, les clés asymétriques sont adaptées pour sécuriser des communications où les parties ne se connaissent pas au préalable, comme dans les échanges via HTTPS (protocole de transmission sécurisé permettant aux internautes d’accéder à des pages web par l’intermédiaire d’un navigateur) ou pour envoyer des emails.
Comment choisir une clé de chiffrement ?
Il est important de s’assurer que la clé de chiffrement soit suffisamment longue et complexe pour résister aux tentatives de piratage. Il est nécessaire de choisir un algorithme de chiffrement aussi robuste que possible.
La taille minimale des clés symétriques recommandée par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) est de 128 bits.
Pour les clés asymétriques, la règle préconisée par l’ANSSI, compte tenu des progrès réalisés ces dernières années par les ordinateurs quantiques, qui disposent de capacités de calcul extrêmement plus élevées que les ordinateurs classiques, est d’adopter dès maintenant des clés de 3 072 bits.
Le chiffrement AES (Advanced Encryption Standard) pour les clés symétriques et le chiffrement RSA (du nom de leurs inventeurs en 1977 Ron Rivest, Adi Shamir et Leonard Adleman) pour les clés asymétriques sont actuellement les plus solides.
Les clés RSA pourraient être cassées à court ou moyen terme par des ordinateurs quantiques. Pour anticiper ce que les experts appellent une « apocalypse quantique » (compromission systémique de la sécurité de tous nos systèmes), la cryptographie « post-quantique » s’impose de plus en plus. Elle consiste à utiliser de nouvelles clés qui reposent sur des problèmes mathématiques que les ordinateurs quantiques ne peuvent pas résoudre.
À quelle fréquence renouveler une clé de chiffrement ?
Renouveler une clé de chiffrement est indispensable pour maintenir la sécurité des données. Si une clé est compromise, c’est-à-dire si une personne non autorisée parvient à l’obtenir, toutes les informations protégées grâce à cette clé deviennent vulnérables.
Par exemple, si un collaborateur quitte une entreprise en emportant la copie d’une clé de chiffrement partagée, facilitant par la suite des accès non autorisés à des données sensibles.
Il est donc important de renouveler ses clés dès qu’un risque est avéré. Cette rotation des clés permet de minimiser les conséquences d’une éventuelle fuite de données et d’assurer une sécurité continue.
Concernant les clés de chiffrement symétriques, il est recommandé de n’utiliser une clé de chiffrement que pour un besoin spécifique (comme chiffrer un courrier électronique), sans réutiliser cette même clé pour un autre besoin (chiffrer un document personnel).
Partager une clé de chiffrement comporte des risques, car si elle est interceptée, les données qu’elle protège peuvent être compromises. Pour garantir leur sécurité, il est essentiel d’utiliser des canaux fiables et robustes, tels que des outils de communication chiffrés, lors du partage de clés.
Pour assurer un haut niveau de sécurité, il est important de suivre des bonnes pratiques de gestion des clés de chiffrement. Cela inclut la création de clés complexes, leur renouvellement régulier et le partage sécurisé des informations. En appliquant ces méthodes, chacun peut mieux protéger ses données et réduire les risques liés aux cyberattaques.